Beau temps, douceur printanière, les patrons s'agitent quand tout à coup vol de chaussons, les pieds dans les sabots, direction le potager en musique. Sortie en trombe et aboiements rageurs, la musique sort des bois il y a une battue au sanglier avec des martiens oranges dans le chemin, qui jouent de la corne de brume et des chiens invisibles qui aboient comme des fous.

Va y avoir du goret dans les gamelles ce soir. Bon les bipèdes sont excités comme des portugais au salon du parpaing (j'ai rien contre les portugais) si tu préfèrex j'ai, excité comme des pakistanais au salon du tapis (et je n'ai rien contre les pakistanais). Le potager quel grand mot pour ce carré détruit par les derniers grands froids. Les pieds de Cynara scolymus sont réduits à un vulgaire tas informe de feuille en train de pourrir, tu suis hein je parle des artichauts bretons. Les Vicia faba L. (les fèves) sont complètement cramées. Tout est à refaire et Cheyenne et Falkor sont interdits de potager.

Donc nous voilà surveillants de travaux, pas un mot ne sort, chacun bosse de son côté, que je te gratte, que je te ratisse, que je te bêche. C’est l’étape préparatoire, je sens bien que demain les engins plus lourds vont être de sortie pour passer aux choses sérieuses.

Pendant ce temps les martiens s’époumonent dans leurs trompes mais point de goret à l’horizon, jusqu’à ce que le chef des oranges pousse le hurlement du retour aux voitures, le goret a encore pris les pépères pour des lapins de six semaines. Z’ont plus qu’à rentrer raconter à maman que la chasse a été superbe, qu’ils se sont bien marré, qu’ils ont tiré dans tous les sens sans blesser personne (encore un coup de pot) et qu’ils ont fêté ça autour du verre de l’amitié.
Nous de notre côté nous reste plus qu’à pousser un petit coup de gueule quand les pasdegoretaujourd’hui regagnent leurs véhicules et à applaudir nos travailleurs de la terre. Remise en place des fèves et semis de Petroselinum crispum pour agrémenter les petits plats du printemps.

T’avais remarqué toi que le « CAV » s’assoit comme une vache. Bizarre d’ailleurs qu’il ne pique pas sa ronflette de l’après midi notre pépère, c’est sans doute le vol de chaussons qui a perturbé sa seigneurie. Il a pas l’habitude d’être dérangé dans sa sieste.

Bon les bipèdes sont crevés, nettoyage du matériel, rangement et retour au chaud. Demain sera un autre jour.

Petroselinum crispum , t’as pas trouvé, c’est du persil un peu de commun et un peu de frisé pour la déco.

Le Niz du jardin de chez Jardiniz.

J’me fais vieux, je deviens gris de loin je trouve.